En faisant la queue pour sortir de Chine, des douaniers viennent me voir et me demandent mon passeport. Un peu inquiet, je leur file, mais je comprends vite qu'en fait, c'est la première fois qu'ils voient un passeport français. J'ai même l'impression que c'est presque la première fois qu'ils voient un occidental ici. Du coup, les douaniers m'accompagnent en discutant tranquillement vers la sortie, me disent que ça serait super cool si je revenais ici à mon retour de Corée et j'ai droit à la séance photo avec leurs collègues...
Dans le bus pour aller au bateau, John (Kwang-Sik) un Coréen vient me parler : il avait repéré le manège des douaniers et voulait savoir si tout était OK. Je lui dis que c'est bon et on discute un peu, et il m'invite à passer le voir dans le bateau pour discuter. On arrive enfin et je me retrouve dans le dortoir de seulement 10 personnes avec des tatamis au sol pour dormir, avec que des chinois à l'air antipathique. Bon, je fais comme si de rien était, mais j'arrive un peu tard tout les casiers sont pris. Bon, pas grave. Je commence à m'installer et un des chinois s'en va pour revenir quelques minutes plus tard avec un gars du staff du bateau. Il demande à voir mon billet et visiblement, il y a un truc qui pose problème. Finalement, je comprends qu'ils veulent me faire changer de chambre pour me mettre dans un endroit plus confortable. Pas sûr de ce qu'ils veulent vraiment (personne ne parle anglais), je les emmène voir le gars que j'avais croisé dans le bus et vu qu'il restait une place dans leur cabine, je passe d'un lit en classe économie minimum dans un dortoir à un lit en classe business premier choix. Hum, j'ai pas trop compris pourquoi, mais je vais pas me plaindre... (d'après John, les chinois de ma première cabine pouvaient peut-être se sentir gêner de ma présence ou pensaient que je méritais mieux que cette chambre...)
Le bateau part une heure et demi plus tard, il est déjà 12h30 et je n'ai pas mangé. John me dit qu'il serve un bon repas Coréen dans le bateau pour 20 RMB et on monte voir ensemble mais le restaurant est en train de fermer. Coup de bol, le responsable est le gars qui m'a fait changer de chambre et il me prépare un plateau repas, gracieusement offert par la compagnie ! Au menu, repas Coréen, épicé, mais pas mauvais du tout. J'ai pas à me plaindre.
Le bateau suit son cours, dehors il fait froid, il y a beaucoup de vent, de la brume, le ciel est gris et il pleuviotte un peu. Une heure après le départ, je monte sur le pont, on voit pas grand chose mais je distingue facilement une vingtaine de transporteur/pétrolier/je-sais-pas-quoi tout autour de nous... Il n'y a pas grand chose à faire dans le bateau, je fais une grosse sieste, je discute avec John, j'écris deux-trois trucs. Le bateau est très stable, mais on sent quand même les mouvements de la mer. C'est un peu comme dans un train mais en beaucoup plus lent, et plus coulé aussi. C'est pas désagréable.
Le lendemain, on arrive assez tôt à Pyeongtaek. La douane passe sans problème (une fois remplie la carte d'immigration que j'avais oublié :p ) et me voilà officiellement en Corée o/ Par contre, ça se complique un peu : je n'ai pas d'argent Coréen sur moi et je dois prendre le bus pour rejoindre le centre de Pyeongtaek pour prendre un métro pour aller à Séoul. Mais sans argent, pas de chocolat. Et évidemment, la majorité des distributeurs automatiques ici ne prennent pas les cartes internationales ! Et évidemment, je n'ai pas de dictionnaire ou quoi pour parler Coréen. Woo woo, c'est la fête. Je trouve finalement une banque pas très loin du port, où après moult discussions dans un coreanglais approximatif je fais changer les quelques billets Chinois qui me restait, en croisant les doigts en espérant que ça suffira pour aller à Séoul, où j'espère trouver un guichet ou une banque qui accepte ma carte bancaire...
Les chinois sur la route, c'était un peu n'importe quoi. Les coréen sur la route, c'est un peu pareil, mais pas tout à fait. Le bus grille allégrement les feux rouges, s'arrêtent au dernier moment aux arrêts de bus, va je pense bien au delà des limitations de vitesse. À la gare/station de métro, je trouve avec joie un distributeur qui est censé accepter ma carte, mais au moment de retirer mon argent, j'ai droit à un laconique message d'erreur en coréen :( Bon, le bus et le métro ne sont pas trop chers encore (1600 WON et 2400 WON, un peu plus de 2€), j'ai encore de la marge.
! <http://koreawwoof.com/userfile/1280585140205368001.png>`__ <http://koreawwoof.com/>`__Et donc, c'est finalement six heures après l'arrivé du bateau que j'arrive à Séoul... Entre le moment de sortir du bateau, la douane, le tournage en rond pour trouver des sioux, l'attente du bus, le trajet à la gare au centre-ville et le trajet en métro pour arriver dans la capitale, ça prend du temps... Je suis pas fâché d'arriver à l'organisation WWOOF Korea dans le nord de la ville, mais j'ai toujours pas de sous avec moi, et visiblement, ils en savent pas plus que moi là bas. Heureusement, je trouve un distributeur de la même marque qu'à Pyeongtaek qui cette fois marche o/ Alléluia, j'ai plein de billets dans mon porte-feuille maintenant ! Je peux aussi payer ma cotisation à l'organisation, j'en profite pour discuter un peu des démarches que je vais faire dans les prochaines semaines et pour réserver une chambre dans une auberge, ça peut servir pour dormir cette nuit.
Dehors, le temps a craqué : il faisait lourd et chaud ce matin, mais maintenant il pleut et il fait beaucoup plus frais. J'arrive à l'auberge un peu trempé et j'ai faaiimmm, j'ai pas mangé depuis hier soir. Bon, une bonne doouche et bon repas à base de nouilles instantanées et ça va mieux.
Je dois rester un jour complet à Séoul, mardi 10, après une bonne grosse nuit dans cette auberge de loutres (je me suis levé à 10h et il y en avait encore qui dormaient), je pars pour le musée de la Guerre : j'ai jamais rien compris à la guerre de Corée, j'imagine qu'ils en touchent deux mots là bas. Effectivement, il y a 3 niveaux consacrés à cette guerre, j'ai enfin (presque) tout compris : le musée est assez intéressant, même si il y a encore quelques flous (comment les sud coréen n'ont-ils pas remarqué que le nord se regroupait autour de la frontière ?!) et certains passages un peu tendancieux (quand ils parlent des "forces communistes" contre les "forces du monde libre" dans un musée, ça me hérisse les poils). À la fin, il y a aussi une grande section sur la puissance de l'armée Sud-Coréenne dans le monde et un peu plus intéressant, les rapports post-guerre avec la Corée du Nord.
Je vais ensuite à la COEX, en grand centre commercial dans l'est de Séoul, j'ai pu lire qu'il y avait des matchs de Starcraft en direct là bas. Mais c'est trop grand, j'ai rien compris comment le bâtiment était organisé, du coup, pas de matchs :(. J'ai quand même trouvé trois bouquins pour parler Coréen, ça pourra servir dans les prochaines semaines.
Je rentre tard et je me fais un vrai Bibimbap dans un restaurant près de l'auberge, un espèce de plat à base de riz, d'oeufs et pleins de trucs dedans, qu'on mélange ensemble avec pleins d'autres trucs. Bref, c'est bon (toutes façons, j'avais faim pour manger n'importe quoi).
Mercredi matin, direction Gurye. Trois heures de bus pour traverser les 3/4 du pays du nord au sud, ça change de la Chine. Il pleut des cordes, mais le bus n'a que trois sièges par rangé; c'est presque la première classe au service du peuple.