Encore plus que célèbre ! o/

Update: there's now an English version of the interview here!

Début novembre, une grosse tasse de café chaud à coté de moi, mon visa pour la Chine tout frais dans ma poche, je répondais à l'interview pour le forum PVTistes.net. C'est tout frais, et c'est à l'adresse suivante : Jonathan, woofeur au Japon et en Corée !.

Après avoir fait ma présentation après mon inscription, il semblerait que j'avais un parcours un peu atypique, d'où la demande d'interview. C'est aussi l'occasion pour moi de poser un peu de réflexion sur 7 mois de voyage...

Pour ceux qui n'ont rien compris qui étaient les "PVTistes", c'est les gens qui ont des PVT, des "Permis Vacance-Travail", ds visas longue durée dans certains pays, qui permettent de voyager et de travailler sous certaines conditions...

J'en place une copie ici, je pense qu'il y a des choses assez intéressantes dedans...

Ville de provenance

J'ai plus vraiment de chez moi en ce moment, mais je viens d'un petit village dans la Savoie profonde, j'ai habité pas mal d'années à Grenoble et 2 ans à Paris avant de tout lâcher pour partir.

Villes de destination

Celles qui se mettront en travers de mon chemin entre Tokyo et Canberra en passant par Seoul et Kuala Lumpur

Sur place depuis combien de temps ?

En voyage pour au moins un an avant de commencer mon PVT en Australie, date de retour encore inconnue à ce jour.

Baroudeur ou pas ?

Pas trop avant de partir, même si j'avais déjà traversé 50 fois toute la planète dans ma tête. J'aime le confort de savoir où je vais dormir ce soir et me poser plusieurs jours à un endroit pour apprécier et découvrir en prenant le temps. Mais j'aime aussi partir à l'aventure et me lancer des défis (genre traverser le Japon en stop).

Que faisais-tu en France ?

"Ingénieur informaticien" comme dirait la chanson, développeur de logiciel en vrai.

Pourquoi cette envie de t'envoler pour l'Asie ?

J'avais envie de partir loin tout seul depuis très longtemps je pense, sans oser vraiment le faire. Après 2 ans de frustration sur Paris, sans avoir l'impression d'y trouver ma place, j'ai décidé d'aller voir ailleurs si j'y étais, sans trop savoir où chercher. Je me suis rapidement fixé sur la Nouvelle-Zélande (sans doute l'endroit le plus loin de France, si on reste sur la Terre); l'Asie m'attirait beaucoup aussi, tellement exotique, avec pleins de bon plats, de bâtiments avec des toits bizarres, des gens avec les yeux bridés, des caractères incompréhensibles et tout ce qu'on peut s'imaginer en écoutant et lisant des histoires. Ça me faisait un peu peur tout seul quand même, mais un pote m'a lancé sur l'idée d'y partir ensemble, et l'idée à fait son chemin dans ma tête jusqu'à ce que je m'y vois très bien en fait. Il n'a pas pu partir au final, mais j'étais déjà loin là bas quand il me l'a annoncé. La Nouvelle-Zélande attendra.

Est-ce que c'est la première fois que tu vivais à l'étranger ou que tu partais aussi longtemps ?

Complètement, le plus longtemps que je suis parti tout seul était 2 semaines en Irlande au printemps 2010, première fois que je prenais l'avion et baroudait tout seul également. On peut dire que c'est mon deuxième vrai voyage

Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines en Asie ?

J'ai volé de Genève à Beijing, et en sortant la première fois du métro pour me rendre à mon auberge, je suis arrivé en plein dans un de ces vieux quartiers de la ville, pleins de monde, d'odeurs, de vélo et de scooters électriques, un gros bordel ambiant, je me suis dis direct : "Je kiffe". Deux semaines plus tard, j'étais en train de regarder le soleil se lever au sommet de Huashan, avec le même sentiment.

Est-ce que ta situation professionnelle te parait satisfaisante, en Asie ?

J'ai pas vraiment travaillé durant ces 7 derniers mois, mais j'ai passé grosso-modo 3 ou 4 mois à faire du WWOOFing en Corée et au Japon, dans des domaines qui n'avaient rien à voir avec mes compétences initiales.

Certaines personnes m'ont demandé pourquoi je faisais ça, alors que clairement j'ai pas une tête d'agriculteur. Pour moi, c'était tout d'abord un moyen de découvrir le pays et d'en voir des faces cachées; c'était une manière aussi de rester plus longtemps à un endroit tout en limitant les dépenses. Enfin, je suis assez curieux à propos de la mouvance "bio" qu'on peut avoir en France par exemple, un peu sceptique des fois aussi, et je voulais voir comment c'était vécu par des professionnels de l'autre coté du monde et qu'est-ce que ça représentait pour eux.

Au niveau WWOOFing dans cette partie du monde, l'association WWOOF Korea est vraiment super cool : les gens sont sympas et on peut aller les voir dans leur bureau à Séoul, ça leur donne un coté plus humain. Il n'y a pas énormément d'hôtes pour faire du WWOOFing par ici (une soixantaine), mais ceux chez qui j'étais, vu qu'ils ne reçoivent pas beaucoup de monde dans l'année étaient généralement super contents d'avoir des WWOOFers, et à part une expérience très moyenne à Jeju, j'ai vraiment eu un très très bon accueil. Le temps de travail est assez cool, en général une demi-journée (4/5 heures) par jour et deux jours de repos par semaine, et vu que les coréens adorent manger et boire, au moins une ou deux fois par semaine, on m'a emmené manger au resto ou eu on bon gros dîner une fois rentré. Certaine période de l'année sont plus chargées : je me suis retrouvé dans une exploitation de riz au mois de juin, au moment où le riz est planté, et j'ai eu des grosses journée à être de 8h30 à 21h30 dehors, sans travailler pendant tout ce temps heureusement... C'est un peu la même chose je pense fin octobre/début novembre quand on récolte le riz...

Pour le Japon, c'est un peu différent : aucun contact avec WWOOF Japan si ce n'est leur site web, une certaine dé-responsabilisation de l'association par rapport aux membres (à chaque connexion sur leur site, on a une page de règlement à accepter et le même message envoyé par mail, pour être sûr qu'on a bien compris et qu'on puisse suivre les changements de règlement ; règlement qui dit en gros et pleins de fois qu'il ne faut surtout pas impliquer WWOOF Japan en cas de problème). Par contre, il y a beaucoup plus d'activité : plus d'hôtes (400 environ) et plus de WWOOFers. Contrairement à la Corée, on travaille beaucoup plus ici, autour de 7 ou 8 heures par jour, et un jour de repos par semaine. J'ai aussi clairement moins fais la fête qu'en Corée, mais ça doit dépendre de pleins de facteurs je pense (hôte, mode de vie, etc.) Du coup, le travail est bien plus dur et j'ai plutôt passé mon temps libre à me reposer qu'autre chose (j'ai tendance à être assez paresseux, ça doit jouer aussi )

L'un dans l'autre, c'était surtout pour moi une manière de découvrir un pays, et je n'ai pas été déçu dans les deux cas. J'ai pas vu énormément de choses de la Corée, mais je pense avoir vu et vécu des choses que peu de voyageurs ont l'occasion de faire. Donc, expérience très satisfaisante !

Quelles ont été tes plus grosses difficultés en Asie ?

Clairement, ma plus grosse difficulté n'a rien à voir avec l'Asie, mais je suis loin d'être organisé, et quelques fois j'ai eu quelques craquages en me retrouvant un peu à l'arrache, et lié au deuxième point, c'est pas toujours facile (mais comme les chats, je suis toujours retombé sur mes 4 pattes).

Après, ce qui est pas facile dans ses pays, c'est la compréhension : je parle pas du tout ni chinois, ni coréen, ni japonais (à part les 20 mots/phrases pour survivre). En Chine, j'ai eu du mal à retenir les idéogrammes, notamment pour la nourriture, à commander des plats au hasard sur la carte dans les restaurants, je me suis retrouvé quelques fois à manger des trucs bizarres. Pour se repérer dans les villes, prendre le bus ou partir dans des endroits où la probabilité de trouver quelque chose en anglais est limité, ça limite pas mal. J'ai appris à lire le coréen et ça m'a aidé plusieurs fois. Malgré tout, on s'en sort quand même pas trop mal, il faut être patient, et ne pas hésiter à demander/redemander de l'aide ou plus d'explications/des confirmations.

Mon troisième gros problème a été l'argent, surtout au Japon où j'ai vu le contenu de mon portefeuille diminuer à vitesse grand V; étant donné que je veux voyager un max de temps, ça m'a fait un peu flipper. J'aurais eu un peu plus de courage et d'organisation, j'aurais pu sauver pas mal d'argent je pense, mais bon !

Quand j'ai débarqué en Corée, je me suis retrouvé très vite à manger du riz 3 fois par jour : je pense que j'en ai mangé plus en 1 mois ici que toute ma vie en France ! C'était pas facile au début, mais finalement je m'y suis fait, et j'apprécie bien mon bol de riz le matin maintenant...

Quel est ton meilleur souvenir ?

Hum, difficile à dire. L'évènement marquant qui me vient à l'esprit le plus facilement, c'est quand je me suis retrouvé par hasard dans une crique sur l'île de Jeju en Corée du Sud avec 2 belles inconnues Coréennes, à manger des coquillages crus que leur mère venait tout juste de pêcher dans la mer, sous nos yeux; mon estomac et mon coeur avait du mal à y croire. Un couple d'européen qui habitent à coté viennent toutes les semaines depuis un an ici et n'ont jamais eu cette chance !

Sinon, un matin au Japon en me réveillant, je me suis à repenser presque les larmes aux yeux à ce quartier de Beijing où je suis arrivé, avec ces ruelles poussiéreuses, bordéliques, remplies de monde, de snacks à emporter et d'odeurs miraculeuses, et ces vélos avec ces jeunes couples ou ces enfants conduisant avec une nonchalance et une insouciance qui me font encore rêver aujourd'hui. soupir

Est-ce que certaines choses françaises te manquent ?

J'aimais beaucoup cuisiner en France, et j'avais prévu d'en faire profiter les gens ici, mais la logistique n'est pas évidente : pas de four, ingrédients de base difficiles voir impossible à se procurer... J'évite de penser à mes gâteaux au chocolat, à la salade verte de mes parents, au rôti de boeuf avec ses gousses d'ails, au morceau de tomme de Savoie avec une baguette encore chaude et un verre de vin rouge... Mince, j'ai faim maintenant !

Après 4 mois en Corée, j'en viens aussi à rêver d'un vrai matelas (les coréens dorment traditionnellement juste sur une couverture posée sur le sol, c'est un peu dur des fois...), et à dormir dans mes draps et ma couette. C'est plus mon côté "j'aime savoir où je suis" je pense...

Ma famille et certains amis me manquent aussi, je dois avoir un neveu dans les prochains mois mais je ne serais pas là pour sa naissance, c'est un peu dommage.

Ah, et après 7 mois avec les mêmes chansons sur mon (petit) baladeur, je commence à manquer ma collection de musique chez moi !

Qu'est ce qui te manquera quand tu rentreras en France ?

L'hospitalité des coréens, la politesse des japonais, les tablés de ouf qu'on peut commander pour 4 ou 5 € en Corée, le riz collant coréen, les sonorités des langues japonaises et coréennes, les yeux en amande des asiatiques, la propreté des villes japonaises, les fruits de mer sur les bords de mer de Corée, l'insouciance des vélos et des scooters dans les villes chinoises, et toutes les personnes avec qui je me suis lié d'amitié et qui habitent ici...

Et un des trucs qui me marque le plus ici en Corée et au Japon (même dans une certaine mesure en Chine), c'est que je m'y sens bien plus en sécurité qu'en France... Sentiment bizarre, quand on se trouve à des milliers de kilomètres de sa maison...

Qu'est ce que cette expérience t'apporte, du point de vue personnel ou professionnel ?

Du point de vue professionnel, rien qui puisse me servir directement.

Par rapport à mon expérience de WWOOFing, j'ai jamais été super intéressé pour avoir mon propre jardin ou cultiver/élever ma propre nourriture, même si j'adore manger des bons plats avec des bons produits et que j'adore cuisiner. Par contre, quand j'ai goûté le pain fait avec la farine faite avec le blé cultivé par mes hôtes au Japon, ça a fait quelque chose d'autre dans ma tête et le blé, le pain et la farine, ça me parle beaucoup plus que de faire pousser des tomates. C'est pas demain la veille que je vais me mettre à cultiver 10 hectares de blé, mais ça fera peut-être son chemin.

J'ai rencontré aussi plusieurs types "d'agriculteurs" : celui pour qui c'était son métier et sa source de revenu, celui qui faisait ça à mi-temps pour sa famille et pour savoir ce qu'il mangeait, et ceux qui faisait ça juste pour eux, comme on cultive son jardin. Chacun a son approche, et il n'y a pas qu'une seule manière de faire. J'ai été assez touché par celui qui se demandait pourquoi si simplement désherber n'allait pas à l'encontre de la nature, si ça poussait ensemble à l'origine.

C'est assez difficile de savoir ce que le voyage m'apportera directement, mais j'ai quelques petites choses que j'ai déjà réalisées. Se retrouver sans emploi fixe et sans appartement fixe, avec juste un sac sur le dos apporte un sentiment de liberté que je ne m'imaginais difficilement avant. Bon, il faudra un jour ou l'autre que je retrouve des sous, mais je pense que je pourrais passer facilement plus d'un an à naviguer entre le Japon et la Corée à WWOOFer ici et là pour pas grand chose. Quand j'ai réalisé ça, ça a été un instant assez incroyable. J'ai aussi réalisé qu'il y a des relations qui fonctionnent et d'autres non : ça parait banal, mais en voyageant seul, on s'approche plus facilement, mais des fois on a beau essayer, ça passe pas avec des gens, alors qu'avec d'autres, on a l'impression d'avoir été les meilleurs amis du monde depuis longtemps. Ça peut paraître évident pour certain, mais je l'ai réalisé assez récemment en fait.

Également, j'avais jamais été super passionné par les langages (pourtant je suis développeur de logiciel...), mais j'aimerais maintenant beaucoup apprendre à parler coréen ou japonais (ça a l'air rigolo le japonais) et dans une moindre mesure le chinois. Ça m'a ouvert les oreilles et les yeux, je sais pas encore si ça se réalisera un jour... J'ai aussi rencontré pas mal de personnes qui me disaient qu'elles rêvaient de faire ce que je faisais, mais qui visiblement n'étaient pas prêtes ou ne faisaient rien dans ce sens. J'ai horreur de cette phrase, mais des fois on a ce qu'on mérite, et il ne tient souvent qu'à soi même de faire le premier pas pour ce lancer dans l'aventure.

Quels conseils donnerais-tu aux futurs PVTistes ?

Profitez-en et foncez avant qu'il ne soit trop tard ! Les PVT sont valables jusqu'à 30 ans. J'en ai bientôt 28, j'ai encore un peu le temps, mais j'ai plus trop le choix si je veux en profiter, j'aurais dû faire ça il y a déjà plusieurs années... Et tout dépend des gens, mais une fois installé, avec un premier boulot, un appartement où on commence à faire sa vie et peut-être à vivre en couple, c'est déjà un peu plus compliqué (rien d'impossible ceci dit). Profitez-en avant !

Pour ceux que ça fait peur de partir un an, ça passe malgré tout très vite, surtout si on travail dans le cadre d'un PVT. Et au delà de voyager, participer à la vie locale en faisant du WWOOFing ou tout autre travail dans ce genre (payé ou volontaire/échange), c'est une autre manière de voyager : non seulement ça donne un peu de satisfaction de faire quelque chose (qu'on aurait peut-être jamais fais en temps normal), mais ça permet de rester à un endroit pour le découvrir plus ou faire une pause, tout en limitant énormément les dépenses.


English Version

Beginning of November, a big cup of coffee next to me, my Chinese visa still hot in my pocket, I was answering an interview for the PVTistes.net website (a website for French people who want to go abroad with a Working Holiday Visa, PVT in French).

City of origin

I don't really have my own home anymore now, but I come from a small village, deep in Savoy, France, I lived a few years in Grenoble and in Paris for two years before dropping everything and leaving.

Destination cities

Those which will get in my way between Tokyo and Canberra, via Seoul and Kuala Lumpur.

On site for how long?

Traveling at least for one year before starting my WHV (Working Holiday Visa) in Australia, return date still unknown to date.

Adventurous or not?

Not too much before the beginning of my trip, even though I had already travelled around the world 50 times in my head. I like the comfort of knowing where I will sleep tonight and stay several days to one place to enjoy and learn while taking my time. But I also like to go on adventures and to challenge myself (like hitchhiking through Japan).

What were you doing in France?

"Ingénieur Informatien", like the French song says, software developer in the real life.

Why this urge to fly away for Asia?

I wanted to go away alone for a long time I think, without really daring to do it. After 2 years of frustration in Paris, with the feeling of not really finding my place there, I decided to look elsewhere if I was there, without really knowing where to look for. I quickly stopped on New Zealand (probably the farthest place from France, on Earth), Asia attracted me a lot too, so exotic, with lots of good food, buildings roofs, with strange people with slanted eyes, incomprehensible characters and everything you can imagine listening and reading stories. I was felling a little bit scared of going there by myself, but a friend of mine gave me the idea to travel together, and the idea made its way into my head until I could see myself there very well actually. He could not go in the end, but I was already far away there when he announced it to me. New Zealand will wait.

Is this the first time that you lived abroad or that you left that long?

Completely, the longest I traveled before was two weeks in Ireland in spring 2010, first time I took a plane and traveled alone as well. We can say that this is my second real trip.

What was your dominant feeling over the first 2 weeks in Asia?

I flew from Geneva to Beijing, and when I exited the subway to get to my hostel, I arrived right into one of those old area of the city called "hutong", crowded, smelly, full of bicycles and electric scooters, a big mess surrounding, I said directly: "I love it." Two weeks later, I was watching the sunrise at the summit of Huashan, with the same feeling.

Does your work situation seem satisfactory in Asia?

I have not really worked during those seven months, but I spent roughly three or four months WWOOFing in Korea and Japan in areas that had nothing to do with my initial skills.

Some people asked me why I did that while I was clearly not a farmer. For me, it was mainly a way to discover the country and to see its hidden face, it was also a way to stay longer in one place while limiting expenses. Finally, I am curious about the "organic" movement, like the one we can have in France for example, sometimes a bit skeptical too, and I wanted to see how it was lived by the professionals on the other side of the world and what it meant to them.

As for the WWOOF organization in this part of the world, the WWOOF Korea association is really cool: the people are friendly and you can visit them in their office in Seoul, it gives them a more human side. There is not a lot of hosts to WWOOF there (about sixty), but those with whom I was, as they do not get many people in the year, were generally super happy to have WWOOFers, and apart from one not so good experience in Jeju, I really had a very, very warm welcome. Working time is also pretty cool, usually half day (4 / 5 hours a day) and two days off per week, and since Koreans love to eat and drink, at least once or twice a week, they took me to eat at the restaurant where we had great big dinner once back from work. Some period of the year are busier, I found myself in a rice farm in June, when rice was being planted, and I had big days working outside from 8:30 a.m. to 9:30 p.m., without working all this time fortunately... I think it should be roughly the same in late October / early November when they harvest the rice ...

For Japan, it's a little bit different: there is no contact with WWOOF Japan except through their website, some kind of disengagement of the association about the members (for each connection on their website, you have to accept a page full of rules and also the same message by mail, to be sure you understood and you can track changes in a about their policies; policies that basically says many times that there is no way to involve WWOOF Japan in case of problems). However, there are a lot more activities: more hosts (about 400) and more WWOOFers. Unlike Korea, one need to work much more here, around 7 or 8 hours a day, and one day off per week. I also clearly less partying than Korea, but maybe it depends on other factors as well (host, lifestyle, etc.). As a result, the job is much harder and I spent most of my free time to rest rather than anything else (I tend to be pretty lazy, I have to confess.)

All in all, it was first a way for me to discover a country, and I was not disappointed in either case. I have not seen many things in Korea, but I think I have seen and experienced things that few travelers have the opportunity to do. So, that's a very satisfying experience!

What were your biggest challenges in Asia?

Clearly, my biggest challenge has nothing to do with Asia, but I am far from being organized, and sometimes I had some bad times, when I found myself lost without knowing where to go, and linked to the second point, is not always easy (but like cats, I always fell back on my four legs).

Secondly, there is a big problem of understanding: I don't speak any Chinese nor Korean nor Japanese (except for 20 words / phrases to survive). In China, I struggled to remember the characters, including food, ordering food at random on the menu in restaurants, a few times a found myself eating weird stuff. To get orientation in cities, take the bus or in places where the probability of finding something in English is rather limited, I sometime feel a bit limited. I learned to read Korean and it helped me several times. Nevertheless, I always managed to get out of the situation, you learn to be patient and how not to hesitate to ask and ask again for more help or more explanation or confirmation.

My third big issue was money, especially in Japan where I saw the contents of my wallet reducing at the speed of light; since II want to travel a maximum of time, it scared me quite a bit. I had had a bit more courage and organization, I could have save a lot of money I think, but well!

When I arrived in Korea, I soon had to eat rice three times a day and I think I ate more in one month there than all my life in France! It was not easy at first, but eventually I got used to it, and now I appreciate a nice bowl of rice in the morning...

What's your best memory?

Hmm, hard to say. The first thing that comes to my mind is when I found myself by chance in a cove on Jeju island in South Korea with two beautiful Korean girls I didn't know, eating raw shellfish that their mother had just pick in the sea before our eyes, my stomach and my heart could not believe that. A European couple who lives next to this place are coming here every week for a year and they never had this chance!

Otherwise, one morning when I woke up in Japan, I started to remember nearly with tears this area of Beijing where I arrived, with the dusty streets, messy, packed with people, snacks and fantastic smells and these bikes with these young couples with children, driving with so much freedom and nonchalance, something that I still dream as of today. Sigh

Do you miss certain things French?

I loved to cook in France, and I had planned to share some recipes with people while traveling, but logistic is not obvious: no oven, some ingredients are difficult or impossible to obtain ... I try not to think about my chocolate cake, green salad from my parents, roast beef with garlic cloves, piece of Tomme de Savoie with a still warm French baguette and a glass of red wine ... Damn, I'm hungry now!

After four months in Korea, I am also dreaming of a real mattress (Koreans traditionally sleep just on a blanket on the ground, it's a bit hard at times ...), and sleeping in my sheets and my comforter. It's more my "I know where I am"-side I think ...

I also miss my family and some friends too, I will have a nephew or niece in the coming months but I would not be there for its birth, it's a shame.

Oh, and after seven months with the same songs on my (small) player, I begin to miss my music collection at home!

What will you miss when you get back to France?

The hospitality of the Korean, the politeness of Japanese, awesome diners that can be ordered for 4€ or 5€ in Korea, Korean sticky rice, the sounds of Japanese and Korean languages, the so beautiful almond eyes of Asian, cleanliness of Japanese's cities, the seafood on the seashores of Korea, recklessness bikes and scooters in Chinese cities, and all those friends I made here ...

And one of the things which strikes me the most here in Korea and Japan (even in China, to some extent) is that I feel much safer than in France ... strange feeling, when you are thousands of miles from your home ...

What brings you this experience, personally or professionally?

From a professional point of view, nothing that I can use directly.

About the WWOOFing experience, I have never been really interested to have my own garden or grow / raise my own food, although I love eating good food with good products and I love to cook. But when I tasted the bread made with flour made with the wheat grown by my hosts in Japan, it ticked something else in my head, and wheat, bread and flour means more to me than growing tomatoes. I'm going to grow 10 hectares of wheat tomorrow, but it might make it's way in my head...

I also met several kinds of "farmers", one for whom it was his job and his source of income, one who did that part time for his family and to know what he was eating, and those who did that just for them, as a cultivated garden. Everyone has their own approach, and there is no single way to do it. I was quite touched by one who wondered why something as simple as weeding was or not against nature, if naturally both grow together.

It's difficult to know what the journey will directly bring to me, but I have a few things that I already realized. Be unemployed and without a fixed apartment, with just a bag on the back brings a sense of freedom that I hardly imagined before. Well, one day or another, I will need to find money again, but I think I could easily spend more than a year between Japan and Korea, WWOOFing here and there for not much. When I realized that, it was a truly amazing moment. I also realized that there are relationships that work and others do not: it seems trivial, but when traveling alone, you get to meet people more easily, and sometimes, we can keep trying, it doesn't work with some people, while with others it seems we have been best friends from long ago. It may seem obvious to some, but I realized it quite recently in fact.

Also, I had never been super passionated about languages before (though I am a software developer ...), but I'm now much more interested to learn Korean or Japanese (Japanese sounds funny to me) and to a lesser extent Chinese. It opened my ears and eyes, I don't know if it will happen one day ... I also met a lot of people who told me they were dreaming of doing what I was doing, but obviously they were not ready or they did nothing in that direction. I hate that sentence, but sometimes you get what you deserve, and it's often only oneself to do the first step to start this adventure.

What advice would you give to future "PVTistes"? (those who wants to apply and work with a Working Holiday Visa)

Enjoy it and go for it before it's too late! The WHV is valid up to 30, I'm 28 soon and I still have some time, but if I wanted to have more choices of enjoying it, I should have done it years ago ... and it all depends on people, but once you are installed, a first job, an apartment where you start to live your life and perhaps to live as a couple, it's already a bit more complicated (well, nothing is impossible). Enjoy it before!

For those who are afraid to leave a year, everything still goes very fast, especially if you are working as part of a WHV. And beyond traveling, participating in local life by WWOOFing or other kind work like this (paid or as a volunteer) is another way to travel: it not only gives you a little satisfaction for doing something (that you would probably never do usually), but it also a way to stay in one place to find out more or take a break while limiting spending a lot.